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NOTRE CÔTÉ NÉANDERTALIEN
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NOTRE CÔTÉ NÉANDERTALIEN
Homo neandertalasis a disparu il y a environ 30 000 ans. Mais avant, il a eu le temps de croiser Cro-Magnon, et d’ainsi nous léguer une partie de ses gènes. Les populations européennes et asiatiques sont les plus concernées par cet héritage, qui recèle son lot d’encombrants : cholestérol, arthrose, schizophrénie… Depuis que son ADN a pu être séquencé, Néandertal nous réserve chaque année son lot de surprises. Chaque nouvel échantillon précise et complexifie une histoire qui devient de plus en plus mystérieuse et passionnante. De nouveaux ossements, ceux d’une femme néandertalienne découverte dans la grotte de Vindija (Croatie, 52 000 ans) ont fourni de l’ADN nucléaire. Ils révèlent que nos gènes peuvent posséder jusqu’à 10 ou 20 % de zones d’origine néandertalienne. Entraînant chez les heureux porteurs le développement de mauvais cholestérol, de désordres gastriques, de l’arthrose et des penchants schizophrènes ! Mis à part les Africains et les Océaniens, dont les ancêtres n’ont jamais été en contact avec eux, les humains d’aujourd’hui possèdent entre 1,8 et 2,6 % de gènes néandertaliens, les Européens de l’Est étant davantage affectés.
Par ailleurs, l’examen des différents génomes des spécimens néandertaliens observés (entre 70 000 et 122 000 ans suivant les sites), comparé avec le nôtre et ceux des hommes de Denisova (72 000 ans), révèlent que les populations néandertaliennes de Croatie et de l’Altaï auraient divergé entre 145 000 et 130 000 ans, et ce avant que nous nous soyons métissés. Ce qui a comme conséquence que la date estimée de cet événement (madame Cro-Magnon convolant avec monsieur Néandertal), auparavant située autour de 100 000 ans au Proche-Orient, devrait être repoussée dans le temps. À moins que, comme le suggèrent d’autres études, réalisées cette fois sur un fémur néandertalien de la grotte de Hohlenstein-Stadel (Allemagne, 124 000 ans), une première vague de migrations de populations modernes primitives soit arrivée d’Afrique entre 470 000 et 220 000 ans, qui se serait alors métissée une première fois en Europe de l’Est. Après tout, l’apparition d’Homo sapiens ne vient-elle pas elle-même d’être repoussée à 300 000 ans ?
Extinction de Néandertal : le débat relancé
L’autre mystère qui résiste aux chercheurs est la disparition de notre estimé cousin. Extinction dont nous sommes les principaux suspects : on ne prête qu’aux riches ! Avons-nous massacré les derniers Néandertaliens comme de vulgaires dodos ? Y a-t-il eu choc microbien, comme en Amazonie au 16e siècle, où 90 % de la population amérindienne disparut suite aux microbes et miasmes apportés par les conquistadors ? Aurions-nous été plus intelligents et meilleurs chasseurs, affamant ce pauvre imbécile moins évolué que nous ? Le débat est ouvert et le « paléoracisme » dénoncé par Yves Coppens trouve ici matière à se développer. Une récente publication approfondit la question d’un point de vue démographique. Néandertal et Cro-Magnon occupaient en effet la même niche écologique et devaient fatalement entrer en compétition. Pourtant, vu la superficie des territoires et la faible densité de population de cette haute époque, la cohabitation aurait pu se passer le mieux du monde, les groupes de chasseurs ayant peu de chances de se croiser. Les auteurs de l’étude avancent une explication toute simple : les migrations répétées d’Homo sapiens. Notre cousin, dont la population était faible et déclinait, se serait retrouvé progressivement remplacé. Il ne s’agit pas d’une vague submersive de colons sapiens, vision un peu dramatique qui ferait écho à des angoisses contemporaines, notamment chez les adeptes de la théorie dite du « grand remplacement ». Il faut se rappeler que nous parlons d’un processus qui s’est étalé sur plusieurs millénaires ! Les acteurs n’en eurent probablement pas conscience et les métissages prouvent que des solutions pacifiques ont pu être trouvées. « La chose simplement d’elle-même arriva/Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va », dirait Victor Hugo. ●
Source
Romain Pigeaud
https://www.scienceshumaines.com/quelque-chose-en-nous-de-neandertal_fr_39368.html
Par ailleurs, l’examen des différents génomes des spécimens néandertaliens observés (entre 70 000 et 122 000 ans suivant les sites), comparé avec le nôtre et ceux des hommes de Denisova (72 000 ans), révèlent que les populations néandertaliennes de Croatie et de l’Altaï auraient divergé entre 145 000 et 130 000 ans, et ce avant que nous nous soyons métissés. Ce qui a comme conséquence que la date estimée de cet événement (madame Cro-Magnon convolant avec monsieur Néandertal), auparavant située autour de 100 000 ans au Proche-Orient, devrait être repoussée dans le temps. À moins que, comme le suggèrent d’autres études, réalisées cette fois sur un fémur néandertalien de la grotte de Hohlenstein-Stadel (Allemagne, 124 000 ans), une première vague de migrations de populations modernes primitives soit arrivée d’Afrique entre 470 000 et 220 000 ans, qui se serait alors métissée une première fois en Europe de l’Est. Après tout, l’apparition d’Homo sapiens ne vient-elle pas elle-même d’être repoussée à 300 000 ans ?
Extinction de Néandertal : le débat relancé
L’autre mystère qui résiste aux chercheurs est la disparition de notre estimé cousin. Extinction dont nous sommes les principaux suspects : on ne prête qu’aux riches ! Avons-nous massacré les derniers Néandertaliens comme de vulgaires dodos ? Y a-t-il eu choc microbien, comme en Amazonie au 16e siècle, où 90 % de la population amérindienne disparut suite aux microbes et miasmes apportés par les conquistadors ? Aurions-nous été plus intelligents et meilleurs chasseurs, affamant ce pauvre imbécile moins évolué que nous ? Le débat est ouvert et le « paléoracisme » dénoncé par Yves Coppens trouve ici matière à se développer. Une récente publication approfondit la question d’un point de vue démographique. Néandertal et Cro-Magnon occupaient en effet la même niche écologique et devaient fatalement entrer en compétition. Pourtant, vu la superficie des territoires et la faible densité de population de cette haute époque, la cohabitation aurait pu se passer le mieux du monde, les groupes de chasseurs ayant peu de chances de se croiser. Les auteurs de l’étude avancent une explication toute simple : les migrations répétées d’Homo sapiens. Notre cousin, dont la population était faible et déclinait, se serait retrouvé progressivement remplacé. Il ne s’agit pas d’une vague submersive de colons sapiens, vision un peu dramatique qui ferait écho à des angoisses contemporaines, notamment chez les adeptes de la théorie dite du « grand remplacement ». Il faut se rappeler que nous parlons d’un processus qui s’est étalé sur plusieurs millénaires ! Les acteurs n’en eurent probablement pas conscience et les métissages prouvent que des solutions pacifiques ont pu être trouvées. « La chose simplement d’elle-même arriva/Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va », dirait Victor Hugo. ●
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Romain Pigeaud
https://www.scienceshumaines.com/quelque-chose-en-nous-de-neandertal_fr_39368.html
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