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CHRONOLOGIE D'UN GÉNOCIDE

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CHRONOLOGIE D'UN GÉNOCIDE Empty CHRONOLOGIE D'UN GÉNOCIDE

Message par cpqt Jeu 02 Juin 2016, 20:11

La pente naturelle démographique et sociologique suivie par la population autochtone de l’Amérique du Nord  devrait se résoudre par le procédé le plus naturel du monde dans les décennies qui viennent: l'extinction. Commencée au XVIe siècle, la conquête des terres indiennes s’est achevée à la fin du XIXe. Des centaines de traités ont été bafoués, des peuples ont été éradiqués ou se sont fondus dans les populations canadienne et états-unienne. À la toute fin du XIXe siècle, les Indiens ont donc été mis au pas. De surcroît, une politique d’acculturation est menée par les pouvoirs publics. Décimés, cantonnés dans des réserves, le plus souvent très loin de leurs anciens territoires, dans des zones où ils ne peuvent plus se livrer à leurs occupations traditionnelles ni se lancer dans de nouvelles activités, ils se retrouvent clochardisés, folklorisés.

Au XXe siècle, des ethnologues, parmi lesquels figurent quelques Indiens, entreprennent un patient travail de préservation des cultures amérindiennes, tandis que dans les milieux politiques, on cherche des solutions pour intégrer les Indiens dans la société états-unienne et canadienne. La plupart du temps, il s’agit surtout de les forcer à s’assimiler… ou mourir. Malheureusement les chiffres parlent d'eux-mêmes:
 
•Les Indiens d'Amérique vivent en moyenne 6 ans de moins que les autres Américains
•Ils ont 770% de risques en plus de mourir d'alcoolisme
•Ils ont 665% de risques en plus de mourir de Tuberculose
•Ils ont 420% de risques en plus de mourir de Diabète
•Ils ont 280% de risques en plus de mourir d'accidents
•Ils ont 52% de risques en plus de mourir de Pneumonie et de Grippe

Chronologie détaillée :
SUIVRE LE LIEN
https://ia800408.us.archive.org/31/items/ChronologieDunGenocideEnAmeriqueDuNord/ChronologieAmrindienne.pdf

CHRONOLOGIE D'UN GÉNOCIDE P_amyy19

38 000 à 13 000 a.n.c. Arrivée des premiers habitants des Amériques. (Wright, 1993, p.xi; Dickason, 1992, p.21-35; Fiedel, 1987, p. 39-81 et Fumoleau, 1973, p.319) En Amérique du Nord, la présence des premiers humains a longtemps été datée aux environs de - 13 000 ans en se fondant sur les plus anciennes traces de « Clovis » découvertes sur le site de Gault au sud-ouest des États-Unis. Depuis, d’autres fouilles archéologiques ont permis à certains chercheurs d’affirmer qu’il faut remonter jusqu’à - 60 000 ans afin de dater l’arrivée des hommes sur le sol américain. La thèse dominante affirme qu’ils sont venus d’Asie par vagues successives en empruntant le détroit de Béring durant les époques glaciaires. Suivant le même chemin, voici seulement quelques milliers d’années, seraient ensuite arrivés les Inuits, lesquels se sont implantés dans les zones les plus septentrionales du continent. Plusieurs peuples amérindiens aujourd’hui disparus ont fondé des civilisations bien avant que ne débarquent les Européens. Citons les  Mogollon, Hohokam, Anasazi…

CHRONOLOGIE D'UN GÉNOCIDE P_pytr10

6 000 a.n.c. Établissements humains le long du Saint-Laurent. Les Amérindiens de l’Archaïque exploitent toutes les ressources animales et végétales disponibles. Pour la première fois, on atteste la présence de chiens accompagnant les chasseurs dans leur voyage. Ils vivent un nomadisme saisonnier en fonction des disponibilités des ressources de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Leurs outils se diversifient de même que les techniques pour les fabriquer, comme la taille, le bouchardage et le polissage. Ils martèlent également le cuivre natif pour s’en faire divers objets. La diversité des matières premières utilisées en provenance de régions lointaines telles que le Labrador, le lac Supérieur et la Pennsylvanie, témoigne de l’étendue de leur réseau d’échanges et de communications.

3 000 a.n.c. (Canada) Un dynamisme culturel puissant se manifeste chez les populations amérindiennes qui sont en pleine croissance démographique. Le nombre de sites archéologiques datant de cette période est d’ailleurs éloquent: plus de 1000 sont répartis dans toutes les régions du Québec! C’est durant cette période que des groupes de chasseurs-cueilleurs, apparentés par la langue et venus des Grands Lacs, occupent une partie de la vallée du Saint-Laurent. Ils adoptent peu à peu des innovations importées du sud comme la poterie et la culture du maïs. La cueillette de fruits, de plantes et de graines, prend une place plus importante dans l’alimentation à côté de la chasse et de la pêche. Comme pendant la période archaïque, les matériaux utilisés pour la confection des outils sont parfois exotiques  : quartzite de Mistassini, de Ramah au Nouveau-Québec, jaspe de la Pennsylvanie, cuivre du lac Supérieur, montrant une sphère d’interactions d’échanges et de contacts très vaste. Cependant, la mobilité des groupes semble moindre: les Amérindiens fréquentent plus souvent les mêmes lieux et les occupent plus intensivement. Ce qui distingue surtout cette période, c’est ce que les archéologues appellent l’épisode Meadowood, une tradition culturelle qui se distingue par son abondante production d’outils en pierre. Cette tradition se caractérise aussi par un mode particulier d’ensevelissement des morts : la crémation dans des fosses avec de magnifiques offrandes telles que des pierres aviformes, des bifaces de cache en chert Onondaga, matériau provenant de la région de la péninsule du Niagara au nord du lac Érié, des gorgerins d’ardoise polie, des perles en cuivre natif…

1 000 (Canada) Les groupes de chasseurs-pêcheurs indiens se sédentarisent avec la culture du maïs, de la courge, de la fève, du tournesol et du tabac. Ce sont les Iroquoiens du Saint-Laurent. Ils construisent de gros villages de maisons longues entourés de palissades et  peuplés parfois de plus de 2 000 personnes! Quant aux populations algonquiennes, elles continuent d’exploiter les ressources de leur environnement en pratiquant la pêche, la chasse et la cueillette.

1 300 (Canada) les Iroquois adoptent l'horticulture comme principal moyen d'acquisition des ressources alimentaires, facilitée par un réchauffement climatique de toute la vallée du Saint-Laurent. Toute une variété de produits allant du maïs au concombre, melon, courge, citrouille, tabac, poix et fèves de toutes couleurs sont alors cultivés. L'arrivée de l'horticulture a des conséquences socio-culturelles importantes. On remarque avec l'arrivée du maïs une forte augmentation de guerres inter-tribales. En fonction de leur environnement, les Amérindiens sont agriculteurs (maïs, haricot, courge, citrouille, pomme de terre, tournesol, canne à sucre, coton, tabac, plantes médicinales…), cueilleurs (tubercules, baies, pignons, glands, sirop d’érable…), pécheurs (saumon, esturgeon, coquillages, crustacés, morue…), chasseurs (petit gibier, caribou, orignal, cerf, bison, loutre, castor, cétacés, phoque…), éleveurs (mouton, chèvre, dinde, chien…), artisans (vannerie, poterie, tannerie, tissage, joaillerie, armement, outillage, canoë…).

1 400 (Canada) Avant l’arrivée des Européens, les modes de vie varient selon les peuples, mais des caractéristiques générales peuvent être distinguées. Disséminés sur un très vaste territoire, les Amérindiens n’ont jamais connu de pouvoir central. En revanche, des liens anciens unissaient des peuples variés en fonction de langues et d’usages communs, ce qui n’empêchait pas les conflits. Généralement, des communautés faisaient partie d’un clan qui lui-même appartenait à une tribu. Au final, les tribus s’unissaient dans des confédérations. Ce système d’organisation a permis à certains peuples de résister avec force à l’invasion états-unienne. À l’intérieur d’un même peuple, on peut trouver des sédentaires et des nomades, ou encore des semi sédentaires : tout est fonction des circonstances. La terre appartient à tous. La notion de propriété privée n’existe pas, mais chacun dispose d’une partie des biens qu’il a acquis. Le système tribal impose la solidarité entre les membres des communautés : la redistribution est une nécessité. Dans les actuels Canada et États-Unis vivaient alors plusieurs confédérations. Au nord, se trouvaient les peuples algonquiens : Mohican, Pequot, Narragansett, Wampanoag, Massachusetts, Penacock, Abenaki, Malécite, Micmacs, Betsiamites, Atikamekw, Algonquins, Montagnais, Beothuk… La confédération Iroquoise s’étendait dans la même zone géographique. Six nations la constituaient : Cayugas, Mohawks, Onneiouts, Onondagas, Tsonnontouans (Sénécas) et Tuscarora. En avançant dans les terres, vers et au-delà des grands lacs, vivaient les Chippewa, Cree, Miami, Delaware, Mohegan, Powhatan, Pamlico, Nanticoke, Montauk, Menominee, Shawnee, Fox, Potawatomi, Sauk, Ottawa, Kickapoo, Arapaho, Blackfoot, Cheyennes… En descendant vers le sud, on trouve les peuples de langue Siouan : Sioux, puis les Arikaras, Wichitas, Omaha, Comanches et Kiowas. Au Canada, sont implantés les Assiniboines au centre et les Chinook à l’ouest. (liste non-exaustive)

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1500 On estime qu'au XVIe siècle le nombre de langues des différents peuples des Amériques était de 2 200. (Dickason, 1992, p.23) Au début du XVIe siècle, il y a en Amérique du Nord 190 langues dont 42 familles rattachées à 9 phyla et 31 langues non-lassifiées. (Delâge, 1985, p.56)

Après la venue de Jean Cabot en 1497 sur la côte du Labrador et de Corte Real en 1501, les pêcheurs bretons, portugais et espagnols sont les premiers à exploiter les bancs de morues dans le détroit de Belle-Isle. Quarante ans plus tard (1530-40) arriveront les chasseurs de baleines basques. Ces deuxièmes contacts (après ceux des Vikings) entre Amérindiens et Européens s'établissent mais cette fois-ci, de manière définitive pour le meilleur et le pire. La société indienne n'était aucunement préparée au contact avec les Européens. Ces premières rencontres furent pour l'Indien un choc brutal en découvrant tout à coup un mode sans proportion avec le sien. Habitués à interpréter les phénomènes naturels en termes spirituels, les Amérindiens furent fortement ébranlés dans ce qui était à la base même de toute la structure de leur vie culturelle : sa religion; sûrement, les esprits avaient, chez les Blancs, une puissance infiniment supérieure aux siens au point de saper l'autorité des chefs et des sorciers. A mesure que les relations avec les Blancs se faisaient plus intimes, l'âme indienne se désintégrait un peu plus. Au contact des produits européens (eau-de-vie, fusils etc.) toute la vie indienne fut bouleversée. A chaque fois qu'ils adoptaient un produit européen, les Amérindiens abandonnaient quelque chose de leur culture. Petit à petit, certaines traditions fondamentales sont oubliées amenant le dépérissement physique et moral des communautés. Bien sûr, l'eau-de-vie fît son oeuvre destructrice mais ce n'est qu'un élément parmi beaucoup d'autres dont le plus important est la perte de la compréhension spirituelle de sa situation vis-à-vis ce «Nouveau Monde» ébranlant ainsi les racines-mêmes de tout le système tribal.

1500 (Canada) Le premier acte esclavagiste européen fut commis par le Portugais Gaspar Corte Real contre les Béothuks de Terre-Neuve en 1500. Ce rapt devait servir à payer les dépenses de l’expédition suite à la vente des indiens comme esclaves.

1524 Financé par les banquiers de Lyon, le navigateur italien Giovanni da Verrazzano navigue vers l'ouest dans le but de découvrir de nouvelles terres. Il explore la côte américaine de la Floride à Terre-Neuve et nomme ces terres « Francesca », en l'honneur du roi François Ier. En 1529, son frère Girolamo écrit sur sa carte des nouvelles terres explorées « Nova Gallia » (ou Nouvelle-Gaule). On utilisera par la suite le nom de Nouvelle-France pour identifier ces nouvelles terres du nord-est de l'Amérique.

1534 (Canada) Jacques Cartier explore le Saint-Laurent. Il prend contact avec Donnacona, Iroquoien de Stadaconé (Québec) et prend deux Amérindiens captifs, fils ou neveu de Donnacona. (Trigger, 1985, p. 183)

1535 (Canada) Jacques Cartier visite Hochelaga (île de Montréal), revient à Stadaconé et y passe l'hiver. Plusieurs français sont atteints du scorbut et les Amérindiens les guérissent avec de la tisane d'écorce de cèdre blanc. (Trigger, 1985, p. 186)

1536 (Canada) Jacques Cartier enlève Donnacona et 9 Iroquoiens qu'il ramène en France. Tous y meurent sauf une femme. (Trigger, 1985, p. 187)

1537 Le pape Paul III affirme dans la bulle Sublimus Deus que les Indiens sont véritablement humains et qu'ils peuvent non seulement comprendre la foi catholique mais la désirent ardemment. (Hendrey, 1969, p.221) Il affirme qu'on doit leur reconnaître les droits de l'homme. (Champagne, 1985, p.25)

1541 (Canada) Jacques Cartier s'installe à Cap Rouge, près de Québec, avec plusieurs centaines de colons. Durant l'hiver plus de 35 hommes de Cartier sont tués par les Iroquoiens. (Trigger, 1985, p. 187-188)

1569 Thévet, cosmographe français (1517-1592), définit les sauvages comme des «peuples barbares qui vivent sans loi, sans police, sans religion, et qui n'ont point d'habitation fixe.» (Goulet et Peelman, 1983, p.130)

1570 (USA) Naissance de la ligue des Iroquois. Autour de 1570, un dénommé Deganawidah forme une confédération de cinq nations indiennes, en Amérique du Nord. Cette "Ligue des cinq nations" rassemble les Mohawks, les Onondagas, les Oneidas, les Senecas et les Cayugas. Particulièrement puissants, les Iroquois mèneront plusieurs guerres contre d’autres peuples et se feront les ennemis des Français, lorsque ceux-ci débarqueront sur le territoire canadien, au début des années 1600. Aux alentours des années 1720, la confédération comptera un nouveau membre, le peuple des Tuscaros, provenant de la future Caroline du Nord. Au cours du XVIIIe siècle, les Iroquois soutiendront les Anglais contre les Français et feront de même lors de la guerre d’Indépendance.

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1585 : (USA) Richard Grenville et ses sept navires affrétés par Walter Raleigh accostent à Roanoke pour organiser la colonisation de la Virginie pour l’Angleterre. Les Indiens qu’ils y rencontrent se montrent hospitaliers, mais suite au vol d’une tasse en argent par l’un d’entre eux, Grenville pille et incendie leur village.

1600 Au XVIIe siècle, la France adopte une politique de métissage afin d'accélérer le peuplement de la colonie d'intégration des peuples autochtones et la francisation. (Savoie, 1993, p. 3

1603 Les Algonquins s’allient aux Français. Peuple habitant le nord-est du Canada, les Algonquins s’allient aux Français dès leur arrivée sur le territoire, mais cette entente leur coûte cher. Ennemis jurés des Français, les Iroquois portent rapidement leurs attaques sur les Algonquins, qui ne peuvent rivaliser. Déjà affaiblie par les épidémies, la population algonquine sera disséminée à l’ouest. Plus tard, le terme "algonquin" fera référence aux tribus de langue semblable, parmi lesquelles figureront les Delawares, les Shawnees ou encore les Mohicans.

1608  (Canada) Samuel de Champlain, débarque au pied du cap Diamant en amont de la rivière et fonde la ville de Québec. Il y installe une colonie française permanente. À son apogée, la Nouvelle-France était un gigantesque territoire qui couvrait la majorité de l'Amérique du Nord. Ce territoire était divisé en trois grandes régions : le Canada (l'actuel territoire du Québec et de l'Ontario), la Louisiane (qui couvrait alors tout le Midwest américain) et l'Acadie (aujourd'hui le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard).

1609 (Canada) Les premiers Hurons viennent rencontrer les Français dans la vallée du Saint-Laurent (Trigger, 1985, p. 245) Le chef algonquien Iroquet, le chef wendat Outchataguin et 300 Algonquiens et Hurons demandent à Champlain et ses compagnons de s’unir aux Algonquins, aux Hurons de Wendats et aux Montagnais (Innus) dans le but de faire la guerre aux Iroquois. En acceptant cette alliance historique, Champlain ne se doute pas que Québec deviendra un poste lucratif de la traite des fourrures. Ces trois premières nations contrôlent la voie d'accès du fleuve Saint-Laurent. Il remonte la rivière des Iroquois (Richelieu) jusqu'à un lac auquel il laissera son nom. C'est là que Champlain affronte 200 Iroquois pour la première fois. Champlain braque son arquebuse et fait feu sur l'un des Iroquois. Ces derniers sont terrifiés. Champlain et ses 60 alliés sont vainqueurs mais les Iroquois seront désormais les ennemis à mort de la Nouvelle-France.

1609 (USA) Des Hollandais commencent à commercer sur le fleuve Hudson (État de New York) et, en 1614, ils établissent des postes à Manhattan et en amont du fleuve à Orange (Albany). Cette activité marque le début d'une intense rivalité entre deux empires commerciaux naissants.

(Canada) Au cours de ces années, le grand nombre de négociants qui envahissent alors la région du Saint-Laurent et la concurrence impitoyable qu'ils se font diminuent fortement les profits. En vue d'imposer un certain ordre, la Couronne accorde alors des monopoles dans ce commerce à certains individus. Ceux-ci s'engagent en retour à protéger les droits des Français sur les nouveaux territoires et à aider l'Église catholique dans ses tentatives de convertir les autochtones au christianisme.

1610 (USA) La flotte de sir De La Warr arrive en Virginie avec du ravitaillement et de nouveaux colons et réoccupe Jamestown, qui compte alors 300 habitants. 9 août 1610, première guerre anglo-powhatans : les colons de Jamestown attaquent le village indien de Paspahegh. Lors de la famine à Jamestown au cours de l’hiver, certains colons se sont réfugiés auprès du chef indien Powhatan pour se nourrir. Lorsque l’été revient, le gouverneur de la colonie, Thomas Gates, demande à Powhatan de restituer les fugitifs. Devant son refus, un groupe de soldats attaque un village, tuent une quinzaine d’Indiens, brûlent les habitations et saccagent les cultures de maïs. Ils se saisissent de la reine de la tribu et de ses enfants, puis les massacrent.

1611 (Canada) Les Jésuites rapportent que les Micmacs se plaignent des maladies et de la mortalité qui succèdent au passage des Européens. (Delâge, 1985, p.97)
Première rencontre d'un Européen, Henry Hudson, avec des Amérindiens sur la limite orientale du territoire des Cris. (Thistle, 1986, p. 4) Ces Cris refusent tout commerce avec Hudson. Plus tard, une partie de l'équipage est tuée par des Inuit. (Neatby, 1966, p.387)

1615 (Canada) Les Récollets débarquent à Québec à la demande de Champlain. Puisque les Récollets sont farouchement opposés à un mode d'exploitation coloniale reposant essentiellement sur le commerce, ils seront remplacés par les Jésuites qui comprennent que sans ce commerce, il n'y aurait ni présence française en Nouvelle-France, ni mission. Par cette alliance avec les marchands, les Jésuites peuvent infiltrer les communautés amérindiennes éloignées et se servir du commerce des fourrures comme outil de financement de leur mission. La réduction est un projet des missionnaires jésuites pour convertir et assujettir les communautés amérindiennes. Les réductions sont créées au Paraguay par les Jésuites et proposent un mode de colonisation permettant l'exploitation des ressources du Paraguay tout en assurant l'évangélisation de ses habitants : les Guaranis, nation la plus populeuse du Paraguay. Cela impliquait qu'il fallait réduire la liberté du «Sauvage» pour le dompter et le mener à la civilisation chrétienne. La réduction de l'espace physique n'est que le prélude à leur réduction aux valeurs chrétiennes par la pratique religieuse pieuse et au renoncement à toute coutume autochtone contraire aux règles de l'Église. Ce modèle  d'évangélisation des Autochtones d'Amérique du Sud sera repris par les Jésuites en Nouvelle-France, le but : transformer les nomades en parfaits néo-Français auxquels on accorderait protection. Les réductions s'inscrivent donc dans le processus politique de tout État colonial expansionniste. Les Jésuites créeront ainsi 5 réductions pour 5 nations amérindiennes : les Algonquins, les Montagnais, les Hurons, les Iroquois et les Abénaquis. Les réductions sont donc les ancêtres directs des réserves amérindiennes que l'on connaît aujourd'hui.

1618 Champlain propose à Louis XIII dans un mémoire d'évangéliser les indigènes et d'établir des centres importants.

1620 (USA) Arrivée des Puritains du Mayflower à Plymouth  près de Cape Cod et de l'actuel Boston. 1620 : arrivés sur le Mayflower, pris dans la tempête, les Pilgrim Fathers, 102 puritains anglais débarquent en Amérique (Nouvelle-Angleterre), à Cap Cod et fondent le 20 décembre la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts, hors de la concession octroyée par le roi (1622) Ces Pilgrim’s fathers (41 en tout) ont dû fuir Nottingham (1608), pour s’établir à Leyde dans les Provinces-Unies. Ils signent un accord, le Mayflower Compact, qui est à la base d’une démocratie calvinienne. Les colons, arrivés trop tard pour les plantations, vivront un premier hiver difficile. Leurs tentatives de cultures échouent pour la plupart et la moitié de la colonie meurt de maladie.

1621 (USA) Au printemps suivant, les indiens iroquois leur enseigneront la culture du maïs, ainsi que la chasse et la pêche dans ces terres inconnues. Les colons du Mayflower sont sauvés de la famine par le chef Massasoit. C’est l’origine de Thanksgiving. Lorsque les Pères pèlerins et les colons du Mayflower, s’installèrent, Massasoit, père du chef indien appelé « le roi Philip », grand sachem de la tribu Wampanoag, forma une alliance avec eux lors d’un repas auquel les Pères pèlerins l’avaient convié, lui et 90 de ses hommes, afin de célébrer les premières récoltes de la colonie de Plymouth en 1621. Durant ce festin, des dindes furent offertes (épisode commémoré aujourd’hui par la fête de Thanksgiving). Le chef Massasoit renouvela ce même rite d’alliance avec les membres de la colonie de la baie du Massachusetts en 1638. A la suite de leur première récolte, les colons décideront de remercier Dieu et les Indiens. Ces derniers célébraient déjà "thanksgiving" à l'automne, après les moissons. Les pèlerins reprennent cette idée : chaque année, ils célèbrent la récolte d'automne au cours du "Thanksgiving Day".

1622  (USA)  Une colonie massacrée par les Indiens - Face à l’expansion croissante des colons sur leurs territoires du Sud des États-Unis, les Indiens attaquent une colonie de Virginie et tuent plus de 350 personnes. Ils devront ensuite faire face à de violentes représailles.

1626 (USA) Achat de l'île de Manhattan aux Manhattes par la compagnie hollandaise West Indies pour le prix de 60 florins, soit la valeur de dix peaux de castor. Cet acte constitue la première reconnaissance des droits territoriaux des Autochtones en Amérique du Nord.

1632 (Canada) La famille Couillard-Hébert reçoit le premier esclave de la colonie en cadeau. Il s'agit d'un petit Noir des Antilles. L'esclavagisme est courant en Nouvelle-France jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'historien Marcel Trudel a recensé 4092 esclaves, dont 2692 Amérindiens (les préférés des francophones) et 1400 Noirs (préférés des anglophones) appartenant à environ 1400 maîtres. La région de Montréal domine avec 2077 esclaves comparativement à 1059 à Québec et 114 à Trois-Rivières. On compte 31 unions entre Français et esclaves amérindiens et 8 autres entre Français et esclaves noirs. Plusieurs Québécois d'aujourd'hui ont donc des esclaves dans leur arbre généalogique.

1637 (USA) Les Pequots sont massacrés. Alors qu’ils s’opposent à la colonisation britannique de leur territoire depuis des années, les Pequots sont victimes d’une attaque dévastatrice de leurs ennemis blancs. Presque toute la tribu sera décimée. Ils furent quasiment tous décimés lors de la Guerre des Pequots (1637) et notamment lors du Mystic massacre qui les opposait aux colons anglais. Les survivants s’enfuiront, abandonnant leurs terres. La tribu Pequot étaitt une tribu amérindienne qui vivait au XVIIe siècle dans la région du Connecticut au nord-est des États-Unis. Ils appartenaient au groupe linguistique des Algonquiens.

1638 (USA) À Boston, William Pierce le capitaine du Desire importe la première cargaison d’esclaves de la Barbade, qu’il échange contre des esclaves amérindiens, les traces écrites établissant la première présence d’esclaves noirs au Massachusetts vers 1638.

1640 (Canada) La moitié de la population huronne-wendat du pays de Wendake a déjà succombé aux épidémies de variole.

1642 (Canada) Fondation de Montréal le 17 mai. Le sieur Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance, accompagnés d'une cinquantaine de personnes, débarquent sur l'île de Montréal et fondent Ville-Marie (qui deviendra plus tard Montréal). La messe de fondation de Ville-Marie a lieu le lendemain, soit le 18 mai 1642.

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1643 (USA) Massacre par les Hollandais de 80 Indiens pacifiques réfugiés à Pavonia, en Nouvelle-Néerlande, après une attaque des Mohawks. Début de la Guerre de Kieft, insurrection générale de onze tribus indiennes contre les colons (1643–1645).

1649 (Canada) Le pays des Hurons est détruit. Les Hurons massacrés par les Iroquois. Peuple indien vivant au Canada, les Hurons sont attaqués par les puissants Iroquois. Bien que leurs modes de vie ne soient pas très différents, les deux populations se combattent avec rage depuis des années. Les Hurons, qui avaient demandé le soutien des Français contre leurs ennemis, en vain, seront anéantis. (Delâge, 1985, p.173)

1689  (Canada) Alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France. Début de la Première Guerre intercoloniale en Nouvelle-France, ou guerre franco-iroquoise dans le cadre de guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick. Les guerres franco-iroquoises sont une série de guerres entre les colons français implantés au Canada et la tribu des cinq nations (plus tard six), connu sous le nom d’Iroquois. Elles ont connu un paroxysme à la fin des années 1680, mais ont débuté bien avant. Les Iroquois sont historiquement proches de leurs partenaires commerciaux de la Nouvelle-Néerlande, néerlandais jusqu’en 1666, puis anglais. Ces derniers entraient en guerre contre la France à partir de 1689. Lorsque les Français arrivent, les Iroquois sont organisés en une confédération de « Cinq nations » : les tribus des Agniers (Mohawks), établis à l’Ouest de l’actuelle New York, celle des Onneyouts (Oneida), des Onontagués (Onondaga), des Goyogouins (Cayuga) et enfin celle des Tsonnontouans (Seneca). Les guerres franco-iroquoises ont eu des motifs principalement commerciaux, les Iroquois se battant contre les Hurons et les implantations françaises de la vallée du Saint-Laurent afin de contrôler le commerce des fourrures en provenance de Nouvelle-France et des colonies hollandaises de New York et du New Jersey.

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1763 (Canada) La guerre de Pontiac  Appartenant à la tribu Ottawa, Pontiac rassemble sous ses ordres les tribus de la vallée de l’Ohio et des Grands Lacs. Il espère ainsi chasser les Britanniques du territoire et s’affranchir de leur domination. Le conflit fut causé par les politiques désavantageuses qu’imposaient les Britanniques après avoir battu les Français durant la guerre de la Conquête (1754-1760). Les guerriers de nombreuses tribus rejoignirent le soulèvement indien dont le but était de chasser les troupes et les colons britanniques de la région. Soutenu par la France au début, il fera détruire de nombreuses garnisons ennemies. Mais la signature du traité de Paris en 1763 lui fera perdre son allié et il finira par trouver un terrain d’entente avec la Grande-Bretagne. Les Amérindiens furent incapables de chasser les Britanniques mais le soulèvement poussa le gouvernement britannique à modifier les politiques à l’origine du conflit.

La France signe le Traité de Paris, le 10 février 1763, et cède toutes ses possessions en Amérique du Nord au profit de l'Angleterre. La Proclamation royale du roi George III d'Angleterre n'intègre pas les Autochtones comme des sujets britanniques mais comme des Alliés et reconnaît le droit foncier les Autochtones Elle oblige les colonies britanniques à obtenir des Autochtones des cessions de droits sur leurs terres avant d'en faire la colonisation. La Proclamation royale réservait à l'usage des Amérindiens toutes les terres non comprises dans les limites des quatre nouveaux gouvernements (Québec, Nouvelle-Angleterre, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve ) et sous réserve des conditions de l'octroi à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Seule la Couronne britannique peut transiger avec les Nations indiennes en matière de territoires indiens, interdisant les gouvernements coloniaux d'acquérir les territoires réservés aux Indiens ou aux colons de les envahir. (Carter, 1990, p.23 et Dussault et Erasmus, 1993, p.15)

1769 (Canada) Le chef des Outaouais, Pontiac, allié des Français, est assassiné à Cahokia par un Amérindien illinois à la solde de marchands américains. L’assassinat de Pontiac marque le début d’un mythe. Malgré l’échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d’Amérindiens dans leur résistance à la domination européenne.

1778 (USA) début des « guerres amérindiennes ». Les guerres amérindiennes sont l’ensemble des guerres opposant les colons européens puis le gouvernement des États-Unis aux peuples Nord-Amérindiens, de 1778 à 1890. Bien qu’aucune guerre ne fût officiellement déclarée par le Congrès des États-Unis, l’armée fut constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. L’historien américain Howard Zinn rappelle que « les gouvernements américains ont signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les [ont] tous violés, sans exception ». L’ensemble des combats et massacres livrés entre les États-Unis et les Indiens fait 19 000 victimes chez les blancs et environ 30 000 du côté des Indiens, hommes, femmes et enfants. Entre 9 et 11,5 millions à la fin du XVe siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ne sont plus que 250 000 en 1890. Cette hécatombe démographique sans équivalent dans l’histoire étant due essentiellement aux épidémies et aux famines, provoquées notamment par les déportations et la chasse intensive du bison dont la population passe de 60 000 000 au début du XVIe siècle à 1 000 à la fin du XIXe.

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1812 (Canada – USA) La guerre éclate entre les États-Unis et la colonie canado-britannique. Les Mohawks et les Abénaquis se battent aux côtés des Britanniques, alors que les Iroquois du côté américain de St-Régis se battent avec les Américains. Les questions reliées aux Indiens passent d'une administration militaire à une administration civile. La nouvelle administration des dossiers autochtones favorise une politique d'assimilation et de confinement dans des réserves.

1828 (Canada) Le surintendant des Affaires Indiennes du Canada suggère une nouvelle politique au département des Affaires indiennes relevant de l'armée et préconise que des mesures soient prises pour civiliser et éduquer les Amérindiens. Il propose que l'on remplace les redevances annuelles par des biens favorisant l'agriculture. (Carter, 1990, p. 23)

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1830 (USA) L’Indian Removal Act est promulguée. Les États-Unis, alors sous la présidence d’Andrew Jackson, promulguent une loi qui donne l’ordre de déporter toutes les populations indiennes situées à l’est du Mississipi. Parmi elles figurent alors les Cherokee et les Séminoles, qui refusent catégoriquement de se séparer de leurs terres. Mais cette nouvelle loi ne leur laissera pas le choix. Dans les années qui suivront, l’armée américaine rassemblera des dizaines de milliers d’individus indiens pour les conduire au-delà du fleuve.

1845 (Canada-USA) La jurisprudence européenne de l'époque, inspirée par le juriste suisse, Emmench de Vattel, considère que des territoires non-habités ne sont pas une véritable possession et que d'autres États sont justifiés d'en prendre possession et de les coloniser. Le fait qu'un peuple ne puisse cultiver la terre sert à démontrer qu'il n'est pas véritablement propriétaire du territoire. (Carter, 1990, p.20-21)

1851 (USA) Le "traité de la Traverse de Sioux" (Traverse de Sioux Treaty) fut signé entre le gouvernement des États-Unis, et les Sioux du territoire du Minnesota et mis en application par la Commission des Affaires indiennes. Ce traité avait pour objectif d’obtenir les riches terres agricoles qui se trouvaient dans le Minnesota. De vastes étendues de terres furent ainsi cédées à partir de l’Iowa jusqu’à la frontière canadienne. Des tribus Sioux telles que les Sisseton et Wahpeton hésitèrent à se déshériter, mais les pressions étaient tellement fortes, qu’ils cédèrent avec réticence sous la menace potentielle du gouvernement fédéral.
Ce traité aggrava les conditions de vie des Amérindiens. Plusieurs facteurs aboutirent à la révolte des Indiens des plaines.
• Une ruée des colons blancs déferla sur ces nouveaux territoires ;
• Une volonté de posséder davantage de terres par les autorités du gouvernement fédéral ;
• Une incapacité à payer les rentes promises aux Amérindiens ;
• De nouvelles réductions des terres ancestrales qui aboutissent à la perte de territoires de chasse et de pêche.
Le mécontentement de l’ensemble des tribus Sioux du Dakota aboutira à la Guerre des Indiens des plaines qui durera une trentaine d’années et fut marqué par le massacre de Sand Creek, trois ans après le Traité de Fort Wise.

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1857 (Canada) La «Gradual Civilization Act», qui prétend encourager à la civilisation graduelle les Nations autochtones de la province (Haut et Bas Canadas), définit qui est Indien, et stipule qu'un Indien ne peut bénéficier des droits et privilèges des Canadiens avant d'avoir prouvé qu'il est lettré, sans dette et de haute vertu morale. L'Amérindien qui rencontre ces critères, reçoit 50 acres de terre et, après un an d'essai, il est affranchi. (Carter, 1990 p.25 et Dickason, 1992, p.259)

1862 (USA) La guerre des Sioux. Le gouvernement des États-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l’achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) et aux tribus Sioux Sisseton-Wahpeton. Éclatant pendant la guerre de Sécession, ce massacre par les Sioux bénéficie du manque de troupes adverses disponibles. Le mécontentement des Sioux tourna à la révolte. Le soulèvement des amérindiens se généralisa bientôt dans tout le Minnesota et le Dakota voisin. Si quelques pionniers blancs furent tués, rapidement l’armée américaine enverra d’importants renforts pour mater dans le sang cette révolte amérindienne.
Cette guerre fera plus d’un millier de morts dont plus de 800 Sioux et plus de 350 colons américains. Près de deux mille Amérindiens furent capturés. Ils ont finalement été jugés dans des procès de masse par des tribunaux militaires. 303 furent jugés coupable de crimes de guerre et condamnés à mort. Sur ces condamnés, 38 hommes furent pendus à Mankato, le lendemain de Noël, dans la plus grande exécution de masse de l’histoire des États-Unis. Abraham Lincoln commua les autres détenus en peine de prison. Environ 1 500 Sioux sont détenus à Fort Snelling jusqu’au printemps 1863 ; 130 meurent pendant leur détention. Les chefs Shakopee et Medecine Bottle, réfugiés au Canada sont kidnappés et pendus en 1863. Little Crow est également tué par un colon la même année.1864  29 novembre  Massacre de Sand Creek. La milice du territoire du Colorado attaque un village habité par les Cheyennes et les Arapahos, à l'est des montagnes Rocheuses, lors des guerres Indiennes. Au cours de la bataille, qui s'étale sur deux jours, les forces du colonel John Chivington tueront près de 270 indiens, à la fois des hommes, des femmes et des enfants. Cet épisode suscitera une controverse, qui mènera au questionnement de la politique d'extermination des amérindiens.

1876 (Canada) Promulgation de la Loi sur les Indiens faisant des Premières Nations une sorte de «colonies internes» complètement dépendantes du gouvernement fédéral. Les autochtones du Canada deviennent des citoyens «mineurs» voués à l'assimilation graduelle. (Peelman, 1992 p.249) La loi statue sur la définition de l'Indien et sur l'administration et le contrôle des terres des réserves et de ses habitants. L'"Acte des Sauvages" vise l'assimilation des Autochtones avec l'émancipation obligatoire des femmes qui marient des non-Indiens et qui fixe une tutelle sur les Indiens et leurs terres.
Au point de départ, la loi sur les indiens (1876) donne un statut temporaire dont le but ultime est l’intégration et l’assimilation complète à la société canadienne. Sous l’emprise du gouvernement fédéral, les communautés indiennes se retrouvaient politiquement sous tutelle. Avec cette loi, les Indiens sont considérés comme mineurs et le gouvernement du Canada devient leur tuteur. A chaque été, l'agent effectue la tournée des bandes amérindiennes et distribue l'aide alimentaire (farine, huile etc.), l'aide matériel (vêtement, articles de chasse et pêche). Ainsi se met en place la structure administrative qui encadrera les autochtones pendant un siècle. N'étant pas considérés comme des citoyens responsables, ceux-ci n'ont pas droit de vote et bénéficient de certaines exemptions fiscales. Résultat : la situation économique des Inuits est dans une impasse et la question de la subsistance est loin d'être réglée par les secours gouvernementaux. Cette dégradation économique accélère la dépendance à l'alcool des autochtones, victime d'un important trafic de spiritueux dans les communautés. Malgré la répression contre les trafiquants et les consommateurs, l'alcool demeurera toujours au cœur des préoccupations sociales des bandes amérindiennes et inuites. Devant la dégradation de la situation, on commence à parler de compensation, c'est ainsi que la notion d'argent indien (innu-shuniau en montagnais) apparaît dans le discours de revendications. Selon les Montagnais, cet argent provient des revenus que les gouvernements retirent depuis plusieurs années de l'exploitation de leur territoire ancestral. Par conséquent, il est normal qu'il serve à financer des services sociaux. Après la deuxième guerre mondiale, la révision des politiques du Ministère des Affaires indiennes se traduira par l'accès général à l'éducation primaire, par le versement d'allocations familiales. Par contre, pour recevoir cette aide, les autochtones devront accepter l'obligation sine qua non de se sédentariser définitivement.

1876 (USA) Juin,  La bataille de la Little Bighorn. Le général américain George Armstrong Custer, en route pour détruire un nouveau camp indien, tombe dans une embuscade tendue par 2 500 guerriers sioux aux ordres de Sitting Bull. Les 285 hommes du détachement de cavalerie sont tués près de la rivière de Little Bighorn, dans le Montana. Cela n'empêchera pas les Blancs, avides d'or, de continuer à envahir le territoire indien. La bataille de Little Big Horn accroît la pression de l’armée pour que les Indiens soient confinés dans leurs réserves. Les Sioux se sauvent par la suite au Canada. Ce fut la fin du nomadisme des Indiens des Plaines américaines qui ont dû vivre dans des réserves par la suite. Les guerres indiennes s'achèveront avec la défaite des Apaches de Geronimo, dix ans plus tard.

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1877 (USA) Naissance de l’anthropologie. Lewis Henry Morgan fut le fondateur de l’anthropologie. Il vécut parmi les Indiens iroquois et décrivit leur vie sociale et culturelle. Pour la première fois, une analyse scientifique de la parenté, une étude d’anthropologie sociale voyait le jour. C’est dans cette œuvre que Morgan entreprit dans Ancient society (1877), de comparer les institutions sociales de l’antiquité occidentale classique et celles des peuples primitifs contemporains, cherchant en celles-ci la clef de l’intelligibilité de celles-là. Ainsi il écrivit sur la société Iroquoise : « Quelle admirable constitution que cette organisation gentilice! Sans soldats, gendarmes ni policiers, sans noblesse, sans rois ni gouverneurs, sans préfets ni juges, sans prisons, sans procès, tout va son train régulier. Toutes les querelles et toutes les disputes sont tranchées par la collectivité de ceux que cela concerne, la gens ou la tribu, ou les différentes gentes entre elles (…). L’économie domestique est commune et communiste dans une série de familles, le sol est propriété de la tribu, seuls les petits jardins sont assignés provisoirement aux ménages, – on n’a quand même nul besoin de notre appareil administratif, vaste et compliqué. Les intéressés décident et, dans la plupart des cas, un usage séculaire a tout réglé préalablement. Il ne peut y avoir de pauvres et de nécessiteux – l’économie domestique communiste et la gens connaissent leurs obligations envers les vieillards, les malades, les invalides de guerre. Tous sont égaux et libres – y compris les femmes.

1878 (USA) La migration des bisons vers le nord est interrompue par l'armée américaine ce qui provoqua une grande famine chez les tribus amérindiennes des plaines centrales.

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1890 (USA) 29 décembre  Massacre de Wounded Knee. Dans le Dakota du Sud, près de 400 indiens sioux, principalement des femmes et des enfants, sont exterminés par les troupes nord-américaines. Selon un général yankee : « un bon indien est un indien mort ». Le massacre de Wounded Knee met un terme aux guerres indiennes qui sévissent en Amérique du Nord depuis le début de la colonisation blanche au XVIIème siècle. Les Blancs déclarent dès lors la conquête des territoires de l'Ouest terminée. Les Indiens d’Amérique du Nord ont été parqués dans des réserves et leur gibier principal disparaît, les bisons sont abattus sous les incitations du gouvernement fédéral.

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1914 (Canada) Interdiction aux Amérindiens du port des vêtements traditionnels et de présenter des danses traditionnelles aux foires et aux «stampedes». (Dickason, 1992, p.326)

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1930 (Canada) L'agent indien est habilité à forcer un élève à rester à l'école résidentielle jusqu'à l'âge de 18 ans. Ainsi était nommé à l'époque, l'agent des Affaires indiennes. Son mandat découle de la loi sur les Indiens votée en 1876 pour acheminer tranquillement les Indiens vers la civilisation. Avec cette loi, les Indiens sont considérés comme mineurs et le gouvernement du Canada devient leur tuteur. A chaque été, l'agent effectue la tournée des bandes amérindiennes et distribue l'aide alimentaire (farine, huile etc.), l'aide matériel (vêtement, articles de chasse et pêche). Ainsi se met en place la structure administrative qui encadrera les Montagnais pendant un siècle. N'étant pas considérés comme des citoyens responsables, ceux-ci n'ont pas droit de vote et bénéficient de certaines exemptions fiscales. Résultat : la situation économique des Montagnais est dans une impasse. Les rivières à saumon sont entre les mains des étrangers et la question de la subsistance est loin d'être réglée par les secours gouvernementaux. Cette dégradation économique accélère la dépendance à l'alcool des Montagnais, victime d'un important trafic de spiritueux sur les réserves. Malgré la répression contre les trafiquants et les consommateurs, l'alcool demeurera toujours au cœur des préoccupations sociales des bandes amérindiennes. Devant la dégradation de la situation, on commence à parler de compensation, c'est ainsi que la notion d'argent indien (innu-shuniau en montagnais) apparaît dans le discours de revendications. Selon les Montagnais, cet argent provient des revenus que les gouvernements retirent depuis plusieurs années de l'exploitation de leur territoire ancestral. Par conséquent, il est normal qu'il serve à financer des services sociaux. Après la deuxième guerre mondiale, la révision des politiques du Ministère des Affaires indiennes se traduira par l'accès général à l'éducation primaire, par le versement d'allocations familiales. Par contre, pour recevoir cette aide, les Montagnais devront accepter l'obligation sine qua non de se sédentariser définitivement dans les réserves. À partir de 1970, le processus de sédentarisation est achevé, les réserves constituant des communautés bien établies.

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2014 (Canada) Génocide canadien des enfants des Premières nations. Les dossiers de la mort de dizaines de milliers d’enfants des Premières nations qui sont morts pendant la période de résidence dans les  écoles/pensionnats qui opéraient au Canada, ont été remis à la Commission Vérité et Réconciliation. Plusieurs gouvernements provinciaux ont donné leurs dossiers à la commission, qui va maintenant recouper les informations avec des listes d’élèves pour déterminer  qui, parmi les enfants sont morts et où ils pourraient être enterrés. Environ 150.000 enfants des Premières nations, des Inuits et des Métis enfants sont concernés. Beaucoup d’enfants ne sont jamais retournés dans leurs foyers, selon la commission. Certains se sont enfuis, certains sont morts.

2016 (Canada) Attawapiskat village crie « le peuple de la rivière » est frappée par une vague de suicides. Onze personnes ont tenté de mettre fin à leurs jours dans la seule journée du 2 avril, auxquelles s’ajoutent 28 tentatives en mars. Au total, le chef de la réserve d’Attawapiskat, Bruce Shisheesh, a recensé une centaine d’actes désespérés depuis le mois de septembre. Le plus jeune avait seulement 9 ans. Depuis septembre, 101 personnes ont fait une tentative de suicide dans cette communauté crie d’environ 2000 personnes située près de la baie James dans la provinde d’Ontario.
Attawapiskat n'en est pas à ses premières crises: depuis des années, la petite communauté doit faire face à des crues printanières, à la contamination de son eau potable, à une pénurie de logement salubre et à la fermeture de son école, condamnée.

2016 (Canada) Le gouvernement canadien contestait depuis plusieurs années en cour suprême un jugement de la cour fédéral qui a statué que les Métis du Canada ont le même statut juridique et le mêmes droits que les Indiens inscrits et que la Loi sur les Indiens s’appliquent pour eux.  Les Métis et les Indiens non-inscrits sont des « Indiens » au sens de la loi, a tranché ce matin (14 avril)  la Cour suprême du Canada. Ils sont donc sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Les Métis et les Indiens non-inscrits obtiennent donc un nouveau pouvoir de négociation pour obtenir d'Ottawa du financement et des programmes. Ce jugement important en faveur des Métis fait doubler la population des Autochtones au Canada.

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